lundi 16 mars 2009

Le Petit Con

Dans la nature urbaine, nous retrouvons une race de petits cons, répartis en deux genres. Nous allons profiter de la Manifestation Contre la Brutalité Policière pour jeter un regard sur cette race qu'est le petit con.

Le petit con, Genre 1

Le petit con est un animal plutôt fragile entre les deux oreilles, peu formé à la vie et donc facile à berner. Comme tout petit animal fragile et faible, il recherche la force du groupe dans lequel il se confond et se comporte comme un con, en fond. Le petit con se cherche et recherche mais a souvent le malheur - du sien et des autres - de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. En bon opportuniste qui s'ignore mais qui veut faire la différence, la mauvaise, il court les manifestations de colères, plutôt que les manifestations de joies. Il s'indigne de l'indignation des autres, sans trop savoir ni comprendre sa source et son effet.

Le petit con est un être faible qui se sert des autres pour le défendre et se sert des autres pour défendre ses intérêts, ceux-là même qui n'ont, le plus souvent, pas été attaqués. Le petit con n'habite pas le parc Émilie-Gamelin ou les squats des quartiers chauds, contrairement à ce que l'on pourrait penser. Ceux qui habitent ces quartiers et coins de Montréal connaissent les policiers par leur petit nom, et les policiers connaissent ces locataires obligés par leur petite présences infortunés. Ces jeunes ne sont pas ceux que l'on croient. Ils n'ont, pour la plupart, que faire de cette manifestation. Il manifeste déjà 365 jours par année.

Non, le petit con est un peu comme vous et moi dans son apparence. En fait, vous le croiseriez sur le trottoir, que vous ne reconnaîtriez pas le petit con en lui. D'ailleurs lui non plus ne sait le voir en lui. Comme quoi la fatalité nous embête, parfois. Il porte les cheveux en batailles comme votre fils, ou rouge, comme votre fille. Il a le vêtements trop amples, questions d'être trop con pour savoir s'enfuir efficacement, lorsque les policiers se mettront à le poursuivre. Des vêtements comme n'importe quel autre kid de son âge, n'importe quel autre jeune adulte de son âge, n'importe quel adulte de son âge. En ce sens, le petit con nous ressemblent, et c'est bien là le problème... Jusqu'à ce qu'il se mette à penser, puis à agir.

Le petit con est l'opportuniste des causes justes et des débats sensés dans lesquels il s'immisce pour tuer le débat sensé et la cause juste. Que ce soit après une soirée de hockey, que ce soit pour une cause de défense des droits humains ou quelque cause que ce soit, la cause importe peu, si ce n'est qu'elle permet au petit con et à sa meute de connards, de saccager. Et lorsque vient le temps de saccager, il importe de saccager d'abord et de poser les questions après.

Il s'insurge contre la violence, mais fracasse des vitrines d'honnêtes gens. Il lance des pierres à la tête de policiers mais s'insurge contre la violence policière; il brise des voiture au passage, mais ne comprend pas notre incompréhension; il rit de la connerie des siens et se joint à eux comme d'une transe. L'adrénaline du con ne sélectionne pas ses cibles, il cible tout et n'importe quoi. Mais surtout n'importe quoi. L'appel de la meute de connards suffit.

Il n'attend que le signal, celui du Grand Con, pour se mettre à déconner. Alors, part le grand défilé de l'imbécilité. Et contre l'imbécilité, il n'y a rien à faire. Rien à faire d'autre que de taper.

Le petit con, genre 2

Le petit con est un animal plutôt fragile entre les deux oreilles, peu formé à la vie et donc facile à former. Comme tout petit animal fragile et faible, il recherche la force du groupe dans lequel il se confond et se comporte parfois, comme un con, en fond.

Vêtu de bleu et de noir, armé jusqu'au dent pour défendre la veuve et l'orphelin, mais surtout lui-même, le petit con est un être fragile qui se sert parfois de sa matraque afin de venger ses amis, au front avec lui. Il ne squatte pas le parc Émilie-Gamelin 365 jours par année, ni les zones chaudes de Montréal. Non. Le petit con, lorsqu'au front n'est plus l'ombre de lui-même. Derrière son vêtement militaire, et devant la pression des protestataires, il sue et suinte de peur. L'adrénaline n'a pas sur lui, le même effet que l'adrénaline de ses ennemis de circonstances. À vrai dire, la matraque n'a pas dans ses mains, le même effet que sur le crâne de ses ennemis de circonstances. Il frappe d'abord et questionne ensuite. Quitte à coincer des innocents dans le détour de sa fureur. Vaut mieux frapper que d'être frappé, après tout. Et comme il est celui qui a la matraque...

Ce petit con est pourtant comme vous et moi, dans la vie. Vous le croiseriez sur le trottoir, que vous ne reconnaîtriez pas le petit con en lui. D'ailleurs, lui non plus. Comme quoi, la ressemblance peut parfois être troublante. Il a la coupe de cheveux propre, la démarche droite, le vêtement bien repassé. Comme n'importe qui d'autre... Le petit con nous ressemble plus que nous le voudrions et c'est bien là le problème. Jusqu'à ce qu'il se mette à penser, puis à agir.

Il s'insurge contre ceux qui ne pense pas comme lui et n'agisse pas comme il l'entend. Il lance des cartouches de caoutchouc à la tête des autres petits cons. Il blesse quelques innocents au passage qui étaient pourtant visiblement des innocents dans leur comportements et gestes; il vit de la connerie des siens et se joint à eux comme d'une transe. L'adrénaline de ce petit con ne choisit pas sa cible, il cible tout et n'importe quoi. L'appel de la meute lui suffit. Tant pis si nous sommes sur son chemin. Tant pis si notre chemin ne devait pourtant pas croiser le sien.

Il n'attend lui aussi que le signal du Grand Con en bleu et noir pour se mettre à bastonner. Alors part le grand défilé de l'imbécilité. Et contre l'imbécilité, il n'y rien à faire. rien d'autre que de lancer des roches, comme chaque petit con sait.

Morale de l'histoire

Partant du fait que ces deux groupes dans lesquels se sont infiltrés ces petits cons, ont une existence pleinement justifié

Qu'est-ce qui différencie ces deux genres de petits cons ? La cause ? Bien sûr que non, puisqu'il n'ont pas de cause.

Mais qu'est-ce qui différencie ces petits cons ?

Rien. Et c'est bien là le problème...

...

Ah oui, il y avait une manifestation pacifique contre la brutalité policière avec débat, dimanche après-midi.

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