samedi 7 mars 2009

Les Canadiens en 27 morceaux

Samedi matin,

La journée est grise comme une fin de match du Canadien. Nos Agneaux se sont égarés. Les Apôtres sont devant une page blanche de leur Évangile. Qu'écrire, se disent-ils? Comment expliquer cette descente aux enfers, se répondent-ils entre eux.

Depuis quand voyons-nous le Canadien de Montréal dans cet état flottant ? Que dis-je, catatonique! (1)

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Mais auparavant, une petite correction s'impose: Cette équipe n'en est pas une, n'en est plus une. Le Canadien de Montréal est juste une bande de gars jouant au hockey ensemble. Des individus qui sont réunis ensemble, mais sans but commun.

Depuis quand ? Je ne saurais dire avec exactitude, mais je tenterais ceci: depuis le début de la saison. Tentez de trouver un seul moment pendant la saison où le Canadien a semblé avoir atteint un rythme de croisière; Vous en trouvez un ? Et au moment où les morceaux devraient être en place pour le dernier droit avant les séries, que voyons-nous ? D'innombrables changements de trios, une instabilité constante.

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Une équipe est un groupe d'individus ayant une finalité commune, visant un but commun; je dirais même, ayant une mission, comme nous nous plaisons à vouloir le décrire dans le sport collectif! Oubliez ça! Le Canadien est une bande de gars talentueux qui jouent au hockey dehors, un samedi après-midi. Point. Et ce groupe d'individus va dans tout les sens, mais rarement dans le bon et ce, depuis un sacré(!) bout de temps.

Le Canadien de Montréal est une équipe bipolaire. Deux personnalités par match. 20 minutes d'intensité pendant lesquelles, nous retrouvons le Canadien de 2007-2008. Puis... cette même équipe sombre ensuite dans l'insignifiance pour le reste du match.

Un match intense puis le prochain où sévit un manque d'intensité. Un match de 60 minutes pas mal travaillé, puis c'est le manque de coordination qui coule l'équipe dans la prochaine partie. Le Canadien est une équipe qui n'en est pas une. Lorsque ce n'est pas ce manque de coordination, c'est l'indiscipline qui s'affiche pendant une moitié de partie. Lorsque l'indiscipline n'a pas eu le luxe de s'installer, c'est l'apathie de certains joueurs étoiles (du moins plus étoilés que certains autres du même Boy's Club) qui mine les efforts des autres. Le Canadien n'a aucune régularité, aucune stabilité. Une équipe bipolaire.

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Où est le caractère de ce club ? Qui s'impose par son leadership dans le vestiaire ? Qui vient à la rescousse d'un Kovalev qui se fait renverser cul par-dessus tête ou d'un Price qui se fait rentrer dedans par un train ? D'ailleurs, la prémisse à la première question aurait dû être "quel est le caractère de ce club" ? Quelle est l'identité de ce club ? Comment définiriez-vous le Canadien de Montréal ?

Je cherche, et vous ?

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On critique lorsque tout va bien, certes. Mais n'en doutez pas. Ces mêmes commentaires étaient prononcés plus tôt dans la saison, avant la période des fêtes, entre les fêtes et le Match des Étoiles.

Et malheureusement, la performance d'Halak n'aura été qu'un leurre. N'eût été de la performance - sur la tête - de Jaro-le-Martyre (on y reviendra...) pendant quelques récents matchs, nous n'en serions pas là! Donnons le crédit à Jaroslav, il a excellé. Mais remettons les choses en perspective; n'eût été de son gardien-substitut, le Canadien serait probablement dans une - autre - crise. Car pendant cette période où Halak a subit un bombardement indécent, le Boy's Club devant lui regardait les vidéos du Centenaire du Canadien en tentant de comprendre la frénésie qui devrait avoir lieu autour du Temple. Parce-que n'oubliez pas, C'EST LE CENTENAIRE, LES GARS!!

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Le Canadien de Montréal est en morceaux, depuis un sacré(!) bout de temps. En 27 morceaux, pour être plus précis. 23 joueurs se cherchent une identité, et 4 instructeurs semblent ne plus avoir de réponses à cette quête.

Évidemment, Saint-Bob a bien eu la gentillesse de nous éclairer de sa certitude, à l'effet qu'il était confiant avec les gars qui étaient en place. Certitude sur leur robustesse, leur qualité de buteur, etc.. Saint-Bob est rassuré et c'est pourquoi il n'a pas bougé. Ça, c'est avant le match contre Buffalo et contre Atlanta...

Seconde prémisse à la question que j'aurais aimé posé à M. Gainey, après ces deux matchs qui ont suivi la plus récente évaluation de son équipe: Tout est dans la manière; dans la manière de gagner comme de perdre. Prémisse posée, voici ma question pour Monsieur Gainey: "Maintenez-vous encore cette même évaluation, Monsieur Gainey ?"

Sur papier, d'accord. Sur glace, oubliez ça! Et ce n'est pas l'histoire de quelques matches, c'est l'histoire d'une saison.

Car pour cette saison, oubliez ça! Je n'espère qu'être confondu par ce pronostic, mais à moins d'un revirement de la Sainte Flanelle et des agneaux de Guy, je dirai ceci: dans l'état actuel des choses, il apparaît de plus en plus évident que le Canadien de Montréal va faire les séries par la peau du casque. Et si une telle chance leur était offerte, elle ne se prolongera pas au-delà d'une série laborieuse, oserai-je rajouter.

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(1): Catatonie: Forme de schizophrénie caractérisée par des périodes de passivité et de négativisme alternant avec des excitations soudaines

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